Six petites lettres

Six petites lettres et un mot qui tombe comme une bombe, une de celle qui se multiplie vite ces derniers temps. On pense toujours que ce sera pour les autres et puis "ça" se rapproche. Le père d'une amie, la tante d'un pote, un prof, et puis un jour "ça" touche quelqu'un de sa propre famille et c'est le choc.

C-A-N-C-E-R

Un mot aux réalités diverses qui pourtant rime toujours avec la peur et le début d'un long combat. Nous, les médecins et la technologie contre cette part de nous-même qui n'en fait qu'à sa tête. Une guerre rangée où si chaque bataille combat la maladie, elle affaiblie un peu plus le patient guéri. Pour être sure de ne pas voir de nouvelles cellules rebelles, on désherbe à gogo, tuant au passage des tas de cellules, sorte de "dommages collatéraux" de ces opérations ciblées. Un paradoxe des temps modernes. 

Ce mot, devenu une sorte de "celui dont on ne doit pas prononcer le nom" fait frémir même les plus courageux. "Tumeur", "Cellule cancéreuse" et autres jargons marmonnés par les médecins, et incompréhensibles du public, font tous échos avec la mort. Alors que  tous les cancers n'ont pas cette dimension tragique, tous sont dotés d'une même dénomination générique et ainsi de la même puissance symbolique sinistre. Il faut dire que souvent, le remède est le même : une opération suivie d'une chimiothérapie. Un traitement de cheval qui épuiserait toute personne normalement constituée. Ces médicaments ravageurs entrainement maux de tête, vomissement, et perte de cheveux, chez une personne qui avait pourtant l'impression d'aller bien. Une situation des plus bizarres pourtant jugée médicalement comme la seule solution.