Plongée dans une « Party Hostel », auberge de jeunesse pour fêtards

 « C’est un peu comme une grande famille »

Budapest. 3 heures du matin. Derrières de grandes portes en bois couvertes de tags, une terrasse à peine éclairée par des guirlandes électriques dépareillées. On distingue des chaises et des tables mal assorties de toutes les couleurs. Autour de l’une d’elles est assis une bande de jeunes hommes. Déjà bien imbibés par l’alcool, ils continuent de boire en discutant de tout et de rien. Ceux sont les employés de cette auberge « nouvelle génération ». Ici, l’idée est simple : proposer non seulement un endroit où dormir mais aussi un groupe d’amis avec qui faire la fête et passer des soirées mémorables. Le personnel doit donc accompagner les invités dans les endroits branchés de la ville, les bars à la mode, ou le dernier concert.

 Un grand groupe d’amis pour la nuit

Cette auberge ressemble surtout à une maison d’amis qui ont décidé d’organiser la soirée du siècle et d’y convier les amis des amis de leurs amis. Dès le début, les nouveaux sont qualifiés d’amis. « Tiens bois un coup et assied toi avec nous ! » lance Luc à chaque nouvel arrivant. Il a tout plaqué à Londres pour voyager. Après deux semaines dans l’auberge, il est devenu membre du personnel « parce que ça change pas grand chose. Tu fais la fête pareil mais pour moins cher. » Dis comme ça, ce job pourrait en faire rêver plus d’un. Surtout que la consommation d’alcool est fortement recommandée par la maison. Les employés doivent participer quotidiennement à des jeux à boire, donc autant avoir un estomac solide, et être capable d’enchainer les soirées. Car ici, pas de pause : chaque jour est un samedi, avec toujours plus de nouvelles soirées : karaoké, piscine, Barathon, club,… L’auberge propose aussi des bons plans pour ceux qui sont encore d’attaque pour les visites la journée. 

Une philosophie pas comme les autres

Elle recommande également les séjours d’au moins une semaine afin de vraiment profiter et s’approprier la ville. Mais tout le monde finit par partir un jour. Luc a trouvé une solution qui a l’air de lui convenir : « Nan, mais me donner pas vos noms. Ca sert à rien et puis on arrive jamais à les retenir. » Est-ce là une preuve de grand réalisme, puisque les employés rencontrent chaque jour une dizaine de nouvelles personnes ? Ou bien le symbole de la grande superficialité du système : « Soyons amis aujourd’hui puisque tout le monde aura oublié demain » ?

Une atmosphère pas faite pour tous

Cette ambiance ne convient pas à tout le monde. Luc confesse que certaines personnes quittent l’auberge plus tôt que prévu parce qu’ils « ne sont pas dans la vib. » Les français sont d'ailleurs aux abonnés absents dans cette auberge : ils viennent peu ou ne restent pas. Cette auberge serait donc une famille « dans le mouv’ » en plein dans notre génération : celle du « bing drinking » et des «  friends with beneficits ». Un nouveau genre de Sex, Drugs & Rock’n roll !

Pour plus d'info : le programme de ces festivités